Les combats en foret de Saint-Michel en Thiérache les 16 17 et 18 Mai 1940
Patrick Caillet
Les automobilistes se rendant dHirson (Aisne) en Belgique par la D1050 (route Charlemagne) seront désormais surpris par la présence, au carrefour de l'Étoile, d'un très beau monument en pierre bleue de Thiérache en forme de « livre ouvert », sur une « France basculée », à laquelle s'accroche désespérément un soldat français, en uniforme de 1940. S'ils prennent le temps de s'arrêter quelques minutes, ils pourront lire les noms de 24 militaires « Morts pour la France » au cours des combats, les 16,17 et 18 mai 1940, sur la commune de Saint – Michel en Thiérache (Aisne).En effet, la forêt de Saint–Michel recèle quarante blockhaus, inachevés par la force des choses, et qui, au lieu d'arrêter les Panzer, ont été le théâtre tragique où se sont affrontés d'une part des troupes de montagne allemandes, bien équipées, grisées par l'offensive victorieuse en cours et d'autre part quelques centaines de soldats français, survivants de 2 divisions d'infanterie, la 18e et la 22e D.I., démoralisés par une retraite épuisante depuis la Meuse.Ces deux divisions cantonnées entre Rumigny et Rethel (Ardennes), avaient dès l'attaque allemande du 10 mai, fait mouvement vers la Meuse belge, à pieds, selon le plan Dyle.Mais à peine arrivées, elles avaient subi l'assaut de la Wehrmacht et de la Luftwaffe et s'étaient repliés en désordre.Six jours plus tard, seuls restaient organisés ces quelques centaines de soldats venus de nos provinces de l'Ouest, Bretagne, Vendée, Toulousain, mais aussi d'Algérie, de Martinique.Ils vont résister pendant 3 jours, du 16 au 18, au cœur de la Thiérache, autour de leur état-major commandé par le Général BÉZIERS-LAFOSSE.Se sachant encerclés, ils vont tenter de retarder l'ennemi par un combat sans espoir et 24 d'entre eux y laisseront la vie.